Gravure,
miroirs, symétries, rotations
Question pour Alice : "Pourquoi la plupart des miroirs font de
votre main droite une main gauche, mais jamais des pieds avec votre tête
?"
Rembrandt, dit la légende, au tirage d'une
de ses gravures vit que le regard d'un cheval "n'était pas du bon
côté", et le regrava. Pourquoi l'équilibre de la scène, une
Crucifixion, lui était-t-il satisfaisant dans un sens, celui de la
plaque, et non dans l'autre, celui de l'épreuve ?*
Hans Bellmer,
graveur, parle de "l'odeur vaguement maudite qui s'attache à la
réversibilité... jusqu'à ce qu'apparaisse parfaite comme l'androgyne,
la phrase rare qui - lue en aval ou en amont - traitée d'homme ou de
femme - conserve indéfectiblement son sens."
La plaque
rare qui conserve son sens une fois mise à l'épreuve du tirage
sortirait-elle indemne d'autres transformations. En l'occurence, de rotations successives
?
C'est une approche, parmi d'autres,
du pari des six CARRÉS gravés en 1978.
Voici la première plaque du
Carré N°2 :
Les plaques,
20 x 20 cm, sont gravées à la pointe sèche. Leurs tirages s'accommodent
donc assez mal de la définition du Web. Nous ne présenterons que ceux
qui surmontent au mieux cette dernière épreuve.
* Il doit s'agir en
effet d'une légende, car le retournement du cheval prend place entre le
troisième et le quatrième état de la gravure, un moment où Rembrandt
remodèle largement la scène. -- "Les Trois Croix", 1653.
|