Les tableaux Deux tableaux d'époque baroque ornent les murs du choeur : une Vierge à l'Enfant de l'atelier de Van Dyck (1599-1641) et un Songe de Joseph d'après un original perdu de Simon Vouet (1590-1649) dont il ne reste que la gravure par son beau-fils, Michel Dorigny ; un tirage daté de 1640 se trouve au Musée des Beaux Arts de Nancy.Ces deux tableaux ont fait l'objet d'une rénovation par l'Université de Panthéon-Sorbonne, section Restauration des Biens culturels sous la direction du Pr Willliam Whitney. Déposées en 1993, les toiles endommagées et très encrassées ont été nettoyées, renforcées, réparées et retouchées, parfois sur de grandes portions. Pour finir, un léger vernis leur a été appliqué. De retour à Brux, les deux oeuvres ont été confiées à un artisan de la commune, Bernard Rousseau, qui les a encadrées au plus près des cadres originaux, l'un doré, l'autre en chêne patiné. Le premier tableau montre le Christ enfant sur les genoux de la Vierge, la tête tournée vers le spectateur, bras étendu ; le visage de Marie regarde le Ciel en une reconnaissance extatique. Dans le second, dévolu au Songe de Joseph, la composition est dominée par les ailes d'un ange qui éveille Joseph en le touchant à l'épaule, l'assurant de l'origine divine de l'enfant porté par Marie (Matthieu - I, 20). Avant la restauration, du Vouet n'étaient clairement visibles que les ailes et les contours de l'ange, le reste disparaissant sous les outrages du temps. Le Van Dyck, s'était décoloré et le tissus souffrait d'au moins un accroc. Le Songe a été tendu sur un nouveau cadre, tout comme la Vierge. Grâce au travail du Pr Whitney et de ses étudiants, ces oeuvres restaurées sont à même d'être appréciées par un public élargi, en plus d'avoir joué leur rôle dans la formation des futurs restaurateurs de patrimoine. On sait peu de chose de l'histoire de ces peintures, mais leur qualité leur assigne une origine patricienne. Suivant la suggestion d'un article anonyme paru dans les Affiches du Poitou daté du 5 avril 1913, il est communément admis qu'ils décoraient le château d'Épanvilliers et furent remis, pour leur sauvegarde, au curé de Brux pendant la Révolution. La même source indique qu'un membre de la famille Montalembert fut en son temps chef de la 'Garde Écossaise' et à ce titre pourrait avoir acquis la 'Madonna ' directement à l'atelier de Van Dick du temps où ce dernier était peintre officiel du roi Charles Ier. Le tableau de Brux est en tous points comparable aux versions authentifiées du maître lui-même, qu'on peut voir au Fitzwilliam Museum de Cambridge ou au Dulwich College de Londres. On notera cependant que Daniel Bourdu, Conservateur délégué des Antiquités et Objets d'Art à la Direction régionale des Affaires culturelles de Poitou-Charentes, qui s'est intéressé en tant qu'expert à l'histoire de ces oeuvres, a exprimé l'opinion que les deux peintures seraient plus vraisemblablement des copies exécutées dans la seconde moitié du XVIIe. La première mention établie de ces tableaux dans l'église est une photo envoyée en 1938 à l'un de ses paroissiens par le curé d'alors, l'Abbé Bisson. Aucun des deux n'apparaissant sur l'Inventaire de 1906* on peut supposer qu'ils étaient encore conservés par des particuliers ; probablement le curé lui-même, la famille Montalembert ayant été spoliée de ses biens en 1792. Ce qui signifie que la question de leurs propriétaires ne peut être résolue avec certitude. Il nous suffit qu'ils appartiennent à Brux et à son héritage culturel et ecclésial. * Inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale de Brux. Le 7 Février 1906 à midi. Cliquer
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Texte adapté de l'anglais par JH Robert à partir de l'original de Gavin Brown La gravure de Dorigny est © Nancy, musée des beaux-arts, et Direction des musées de France, 2008 ****
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